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00 Le code de la rue pour modifier le code de la route

Le code de la rue

Changements souhaitables au code de la route



Cette contribution abordera les améliorations à apporter :

– au code de la route,
– à l'instruction interministérielle sur la signalisation routière qui trop souvent "recommande d'éviter telle ou telle mesure" alors même qu'elles seraient sécurisantes pour le piéton. Il est trop souvent opposé aux demandes des associations de piétons que "l'instruction interministérielle sur la signalisation routière " ne permet pas de réaliser la solution qu'ils préconisent.
– aux guides et instructions techniques concernant les aménagements de voirie.

Elle abordera également la nécessité de campagnes de communication, d'information et d'éducation.
On pourra objecter que la liste des demandes paraît trop longue : c'est normal, car il y a beaucoup de tués et il faut être à la hauteur de l'enjeu.
Rappelons l'enjeu : 550 piétons tués en 2004, dont une partie non négligeable sur des passages piétons, 2 300 piétons gravement blessés, 167 cyclistes tués et plus de 600 blessés graves. Rappelons aussi que certains articles du code de la route n'ont pas été amendés depuis parfois plus de 50 ans ! et qu'il est temps de ne pas "faire dans la demi-mesure". Rappelons enfin que journellement on entend des "gens de bon sens" dénoncer des anomalies flagrantes : soyons au moins à leur hauteur.


Sommaire

Introduction
Cinq principes généraux
Première priorité : améliorer la sécurité des traversée des piétons par les moyens suivants :
1 – Recommander le marquage d'une ligne avancée devant les passages piétons.
2 – Recommander le recul des passages piétons et possibilité de feux rouges en sortie de carrefour
3 – Interdire le décalage à la fermeture des feux tricolores
4 – Permettre d'adopter une phase de rouge intégral partielle (quelques secondes) ou totale.
5 – Ne pas pénaliser le piéton à un bouton poussoir
6 – À l'approche des passages-piétons non associé à un feu en ville, interdire le dépassement et imposer de ralentir à 30 km/h.
7– Interdire le stationnement quelques mètres avant tout passages piétons
8 – Interdire deux voies en sortie de giratoire en ville.
9 – Viser les véhicules tournants à l'article 415-11 du code de la route
Les moyens de modération de la vitesse
10 – Instituer la cour urbaine ou zone de rencontre.
11 – Instituer les trottoirs traversants.
12 – Aménager des zones 30 dans tous les quartiers scolaires.
Permettre le déplacement des piétons
13 – Imposer des largeurs minimales de trottoir
14 – Interdire le stationnement empiétant sur le trottoir.
15 – Maintenir la continuité du trottoir pendant travaux d'immeubles.
Dispositions concernant les cyclistes
16 – Interdire le dépassement sur un giratoire en agglomération
17 – Instituer le concept de voies à priorité cycliste.
18 – Instituer le sens unique limité aux véhicules motorisés (SUL).
19 – Améliorer le marquage de fin de bandes cyclables.
20 – Autoriser de chevaucher la ligne continue pour doubler un cycliste.
Campagnes de communication et d'informations
21 – Sur l'observance du code qui impose de céder le passage au piéton
22 – sur l'observance du code qui interdit le stationnement sur trottoir.
Éducation
23 – Inclure dans l'ASSR le respect des piétons.
24 – Arrêter d'inciter à rouler vite lors de l'examen du permis.


Introduction.
Huit décennies en fonction des voitures, en rejet des piétons, en suspicion des cyclistes.
Cela a commencé en 1921, le premier code de la route signé Alexandre Millerand : "Il est interdit de laisser les troupeaux et les bœufs sur les routes". L'idée était lancée : "Il faut permettre aux véhicules motorisés de circuler sans entrave et ce n'est pas à eux de faire attention aux précédents utilisateurs de la voirie, donc on les rejette". Les agriculteurs manifestent violemment, contre cette interdiction, le gouvernement recule et modifie le code de la route :"il sera permis aux troupeaux et aux bœufs de circuler sur la route, sauf la nuit."
Les huit décennies qui ont suivies ont ensuite vu, à travers les codes de la route (décrets) successifs un rejet progressif et insidieux des cyclistes et surtout des piétons afin de favoriser au maximum la circulation motorisée et rejeter sur les piétons le devoir de faire attention.
Décret du 12 janvier 1948 :
"Les cycles ne peuvent former, dans les rues, des groupes susceptibles de gêner la circulation."
"Les piétons ne doivent traverser la chaussée qu'après s'être assurés qu'ils peuvent le faire sans danger
"Lorsque les trottoirs sont aménagés pour l'usage des piétons, ceux-ci doivent s'y tenir; en cas d'impossibilité, ils ne doivent emprunter la chaussée qu'après s'être assurés qu'ils peuvent le faire sans danger"
Décret du 5 février 1969 :
Article 219 "Les piétons ne peuvent traverser la chaussée qu'après s'être assurés qu'ils peuvent le faire sans danger immédiat (…). En clair, s'il y a un accident c'est que le piéton n'avait pas respecté le code ! Cette disposition est de nature à encourager les automobilistes à ne pas s'arrêter malgré le fait que l'article 220 du même décret leur demande de céder le passage aux piétons engagés "dans les conditions de l'article 219". (Le nouveau code du 22 mars 2001 a heureusement supprimé cette antinomie défavorable au piéton.) Article 219 suite : Les piétons "sont tenus d'utiliser, lorsqu'il en existe à moins de 50 m, les passages prévus à leur intention." C'est l'invention du "passage obligé" (et non passage protégé) qui interdit aux piétons de traverser ailleurs que sur les passages prévus, sans pour autant leur donner plus de sécurité. C'est une régression en défaveur des piétons.

Analyse
Une sorte d'ostracisme envers les piétons et dans une moindre mesure envers les cyclistes a donc engendré, depuis l'avènement de l'automobile, une position de défense, de ghettoïsation, qui a abouti à travers le code de la route, l'instruction sur la signalisation et les aménagements réalisés par les gestionnaires, à favoriser la fluidité de la circulation en négligeant la sécurité des piétons. Par contrecoup, cela a abouti dans le comportement des conducteurs à une critique aveugle et exagérée du comportement constaté chez les usagers vulnérables dont les piétons, et partant, à leur irrespect. Aveugle car omettant de prendre en compte que les points sur lesquels ils critiquent les piétons sont en fait le résultat de la position difficile dans laquelle le code de la route et les gestionnaires les ont mis et qui a obligé les piétons à se faire des règles non écrites de possibilité de déplacement et de sécurité.
Le constat de l'inobservance des règles que l'on critique chez les usagers vulnérables, dont les piétons, doit nous orienter vers une recherche des raisons et vers une adaptation du code de la route , de l'instruction interministérielle sur la signalisation routière et des aménagements de voirie, plutôt que vers une obstination à maintenir chaque pouce de terrain que la circulation motorisée s'est injustement, voire illégalement appropriée.
Juste quelques exemples pour que l'on comprenne, qui seront plus détaillés dans la suite :
– un exemple : le décalage à la fermeture du feu vert qui favorise le trafic en mettant en grand danger le piéton qui ne comprend plus rien, et en conséquence se base sur ses règles à lui.
– un autre exemple : à certains endroits, le pictogramme piéton vert ne s'allume pas si le piéton n'a pas appuyé sur le bouton-poussoir, alors même que le feu est passé en phase rouge pour les voitures.
– un autre exemple : l'imposition des sens interdits aux cyclistes alors que ce n'est aucunement justifié par la raison qui motive le sens unique : le manque de place pour que deux voitures se croisent.
– un autre exemple : les tourne-à-droite ou les tourne-à-gauche des véhicules qui forcent le passage du piéton qui est en train de traverser et qui s'est pourtant engagé au pictogramme piéton vert.


Cinq principes généraux .
Chacun des principes suivants se retrouve à travers tous les vecteurs possibles d'amélioration (infrastructure, réglementation, contrôle, communication, information, éducation, formation) qui seront évoqués ci-après :
– 1er principe - Modérer la vitesse
– 2ème principe - Faire respecter l'espace piéton et le reconquérir aux endroits où il manque.
– 3ème principe - Améliorer la sécurité des piétons et faire respecter les piétons par les conducteurs.
– 4ème principe - Faire accepter l'idée, chez les décideurs, que l'on peut admettre de "gêner" les voitures si l'enjeu est d'améliorer la sécurité des piétons.
– 5ème principe - Tendre vers une harmonisation européenne


1 – Recommander le marquage d'une ligne avancée devant les passages piétons
Deux causes de dangers existent aux passages piétons :
– le manque de visibilité entre le piéton qui traverse et le véhicule (voiture ou moto) qui double le premier véhicule arrêté. Ce danger est présent tant sur les passages-piétons associés à un feu que sur les passages-piétons sans feu.
– les hésitations et craintes du piéton face à des véhicules qui s'approchent, situation qui se conclut en général au profit du véhicule. Ce danger se trouve seulement aux passages-piétons sans feu. 1 A –. Manque de visibilité entre le piéton qui traverse et le véhicule (voiture ou moto) qui double le premier véhicule arrêté.
Ce danger est présent tant sur les passages-piétons associés à un feu que sur les passages-piétons sans feu.
Le manque de visibilité est causé par le premier véhicule qui s'arrête : il cache le piéton à la vue du véhicule "doublant" (voiture ou moto). Ce véhicule "doublant" peut être soit en infraction dans le cas d'un feu rouge qu'il brûle (surtout en début de rouge), soit seulement imprudent dans le cas d'un passage-piéton sans feu, s'il double ou s'il circule sur une file plus à gauche au cas où il y a deux files.
Ces accidents sont fréquents et souvent mortels, citons en un, dramatique comme tous les autres, qui s'est produit le 30 septembre 2002 à 16 h 30 à Strasbourg, une voiture s'arrête pour laisser traverser la rue à une mère de 23 ans s'engageant sur un passage-piéton avec sa poussette, dans laquelle étaient placés ses deux enfants (un an et deux ans). Une deuxième voiture conduite par une femme de 20 ans, qui suivait veut doubler la première voiture arrêtée et voit trop tard devant elle le piéton et la poussette qui étaient, jusqu'au dernier moment, masquées par la première voiture. Un des enfants Oscan, a été tué dans le choc, un autre blessé.
Ce manque de visibilité serait supprimé si le premier véhicule s'arrêtait cinq à dix mètres avant le passage piéton ( figure de droite ) : de ce fait, le véhicule "doublant" apercevrait le piéton lorsqu'il est encore assez loin (10 à 15 m) pour freiner ou manœuvrer ; De même, le piéton apercevrait le véhicule "doublant" lorsqu'il est encore devant le véhicule arrêté, et pourrait ainsi interrompre sa progression.
Suivront dans quelques jours des croquis et des photos d'exemple pris dans tous les pays d'Europe, ainsi que les autres points traités

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Dernière modification le : 21/09/2010 @ 10:59
Catégorie : inconnue

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